BIOGRAPHIE Jane Jin Kaisen

Depuis quinze ans, Kaisen (née en Corée en 1980 et adoptée au Danemark la même année) se penche sur les legs de la guerre, du militarisme et de la partition, entre mémoire personnelle et mémoire collective. Elle est particulièrement sensible aux perspectives et positions minoritaires, ainsi qu’à l’historique des migrations et des diasporas. Jeune adulte, elle s’informe en tant qu’adoptée transnationale et participe à la vie des communautés de diasporas en Corée, en Europe et aux États-Unis qui contestent les interprétations normatives de la race, la culture, la nation et l’appartenance. Kaisen s’est depuis engagée sur les thématiques du genre et du militarisme, de l’adoption transnationale, de la présence militaire américaine en Corée, tout en examinant de façon critique les héritages coloniaux au Danemark et en Scandinavie. Son engagement historique sur les thématiques de la guerre et du militarisme vient également du fait qu’elle est née sur l’île de Jeju. Pour Kaisen, l’île de Jeju est en effet bien plus que « la terre de ses ancêtres », ou une mention biographique. Dans ses autres oeuvres, Kaisen s’est intéressée à la spiritualité singulière de l’île, sa cosmologie matriarcale et sa nature, tout en questionnant l’histoire politique et l’importance géopolitique de Jeju. C’est notamment le cas dans ses oeuvres portant sur le Massacre et la Résistance du 3 avril sur l’île en 1948. Cet événement s’est déroulé dans le sillage immédiat d’une série d’événements historiques dans lesquels l’idéologie joue une rôle central : départ du colonisateur japonais, guerre froide,partition de la péninsule coréenne. Jane Jin Kaisen est née en 1980 sur l’île de Jeju et adoptée au Danemark. Artiste visuelle, cinéaste et professeure en Media Arts à l’Académie royale danoise des beaux-arts, elle vit à Copenhague. Kaisen bénéficie d’une bourse de travail de 3 ans de la Fondation des arts du Danemark (2022) et a représenté la Corée à la 58ème Biennale de Venise avec l’installation cinématographique Community of Parting (2019) aux côtés des artistes Hwayeon Nam et siren eun young jeong dans l’exposition History Has Failed Us, but No Matter organisée par Hyunjin Kim. Elle a reçu le prix de l’« Exposition de l’année 2020 » de l’AICA - Association internationale des critiques d’art, Danemark, pour l’exposition Community of Parting à la Kunsthal Charlottenborg et le prix Montana ENTERPRIZE au Kunstmuseum Brandts au Danemark en 2011. Kaisen a participé aux biennales de Liverpool, Gwangju, Anren et Jeju. Parmi ses récentes expositions personnelles : Parallax Conjunctures au Museum of Contemporary Art Detroit (2021), Community of Parting au Art Sonje Center (2021) et à la Kunsthal Charlottenborg (2020). Elle est titulaire d’un doctorat en recherche artistique de l’université de Copenhague, département d’art et d’études culturelles, d’un MFA en Interdisciplinary Studio Art de l’université de Californie à Los Angeles, d’un MA en théorie de l’art et art médiatique de l’Académie royale danoise des beaux-arts, et elle a participé au programme d’études indépendantes du Whitney Museum of American Art à New York.