Vit et travaille à Marseille.
Diplômé de la Sorbonne en Sciences Humaines, il a choisi pour spécialité le monde méditerranéen médiéval. C’est en autodidacte qu’il se lance dans la photographie, d’abord comme dans la mode, avant de rejoindre la section Art et image de l’École Kourtrajmé. Il débute un travail photographique axé autour de la coexistence du banal et du sacré, de l’urbain et du rural, du masculin et du féminin. Sa photographie est spontanée, colorée. Son travail est marqué par la diversité des influences et par le rejet des frontières trop franches. Il revendique l’influence de la photographie de mode dans son travail, et considère la pose et le vêtement comme des éléments centraux de ses compositions.
Ses prises de vue interrogent notre rapport à l’image, omniprésente dans l’ultra-modernité, sous le prisme de sa fabrication et de son apparition. Son travail a été montré au Palais de Tokyo (2020), aux Ateliers Médicis (2021), au Centre Culturel Jean Cocteau aux Lilas (2024). Sa série Islam Goes To Hollywood a été sélectionnée par le New York Time Portfolio puis projetée aux Rencontres De La Photographie à Arles pour « La Nuit de l’Année » ainsi qu’au Salon Polyptyque à Marseille (2022). Avec cette série, il remporte le premier prix du festival InCadaqués. En 2023, il est lauréat du prix Révélation Emerige. Il est actuellement en résidence à Artagon Marseille.

©Disorient Game, Ismaël Bazri, 2022
Détournant le titre d'une série américaine dont sa mère est fan, Islam Goes To Hollywood est bien plus qu'une série visuelle. C'est une atmosphère qui est représentée et qui emmène le visiteur dans l'univers de l'artiste, construit à partir de sa propre expérience de la diversité culturelle.
l'univers de l'artiste, construit à partir de sa propre expérience de la diversité culturelle : Des battes de baseball américaines et des lampes à lave côtoient des chapelets musulmans et des kamis. Loin d'un choc
Loin du choc des cultures, les deux mondes se rejoignent dans des scènes quotidiennes d'une indéniable harmonie visuelle.
L'objet est au cœur de l'image, témoin des rituels profanes et sacrés qui rythment notre quotidien. L'artiste collectionne les raretés et les bric-à-brac rétro chez les antiquaires, tout en gardant précieusement les objets qui ont fait partie de son enfance, comme le tapis de prière de sa grand-mère ou sa vieille Playstation. Il les réactive dans son travail en jouant avec leurs dimensions historiques, spirituelles, traditionnelles et esthétiques.
Pour lui, le sacré ne se limite pas à la religion, mais existe aussi dans l'importance sentimentale que nous accordons à certains objets. Ses photographies titillent ces émotions, entre familiarité et décalage : « Je travaille avec la nostalgie, en utilisant mon imagination et mes souvenirs. J'aime savoir que ces références auront un impact différent selon les personnes ».